Vent d'ici logo
Inondations, incendies… Le CO2 y est-il pour quelque chose?
50 catastrophes naturelles dans les années 70, et maintenant 200 par an depuis 2010. Un hasard ? Non, d'après les statisticiens. Les récentes innondations en Europe

Le lien réchauffement climatique - catastrophes

Le changement climatique est le principal responsable du doublement des catastrophes naturelles dans le monde en vingt ans. Les désastres naturels ont tué plus de 1,2 million de personnes depuis 2000, révèle un rapport du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNSDIR). Le rapport montre que la progression des désastres naturels (hors coronavirus) est principalement liée à l'augmentation des catastrophes climatiques, qui sont passées de 3.656 (1980-1999) à 6.681 (2000-2019). "Nous sommes sciemment destructeurs. C'est la seule conclusion à laquelle on peut arriver lorsqu'on passe en revue les catastrophes survenues au cours des vingt dernières années."

Les primes d'assurance vont-elles doubler?

Certains experts prévoient ainsi une hausse de 130 à 200 % des primes d'ici 30 ans, rendant l'assurance inabordable quand d'autres entrevoient déjà un désengagement des assureurs dans des zones trop à risque. Dans un rapport publié fin avril, le réassureur Swiss Re évalue à plus de 20.000 milliards d'€uros le coût du changement climatique d’ici 2050. C’est la plus grande menace à long terme qui pèse sur l’économie mondiale. D’ici 30 ans, le PIB pourrait ainsi s’effondrer de 18 % en raison notamment de la chute des rendements des cultures, la multiplication des incendies, la montée des eaux, etc. Les pertes liées aux catastrophes naturelles ont ainsi explosé de 40 % de 2019 à 2020. Et cette croissance est une tendance de fond. Alors que dans les années soixante-dix, on comptait en moyenne 50 catastrophes par an, le nombre a été multiplié par quatre dans les années 2010. "Sur les dommages aux biens, nous voyons une évolution de la sinistralité avec un facteur multiplicateur de deux à cinq tous risques confondus, c’est-à-dire inondations, sécheresse, submersions marines et tempête cyclonique dans les territoires français d'outre-mer ." Les assurés seront-ils capables d’assumer les hausses significatives attendues d'ici dix ans?

Refuser d'assurer les pollueurs, une solution?

Ce n'est qu'une petite partie de la "revanche des assureurs", mais elle est significative. Les assureurs montrent du doigt les multinationales polluantes et commencent à refuser de les assurer. Ainsi, AXA refuse désormais d'assurer RWE, le plus gros producteur de CO2 d'Europe. Pour l’assureur français, la stratégie de sortie du charbon de l’énergéticien allemand n’est pas assez rapide pour se conformer aux objectifs de l’Accord de Paris. Les stratégies d’exclusion du charbon avaient jusque-là conduit les compagnies d’assurance à refuser d’assurer certains projets de développement spécifiques; maintenant c'est toute la société RWE qui est incitée par les assureurs à changer de stratégie. Cela sera-t-il suffisant? RWE a bien une stratégie de diminution du CO2, mais elle est encore bien trop timide: en 2030, RWE devrait avoir mis hors service près de 6.000 mégawatts d’électricité produite à partir de lignite, soit plus de 60% de sa capacité totale. Le reste devrait être soldé d’ici 2038. Une affaire à suivre....

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *